Nous refusons l’approche illusoire et culpabilisante qui se concentre sur les gestes individuels tout autant que celle les écologies économistes qui prévoit laisser les rênes du changements dans les mains des intérêts privés. Nous nous attaquons aux véritables responsables de la crise. La responsabilité avérée de certaines entreprises dans le ravage actuel n’est plus à prouver. Le soutien indéfectible des États non plus, malgré tous les traités et autres accords bidons. Nous savons que la « crise » n’est ni exceptionnelle ni contingente, elle relève du processus même de l’économie capitaliste. Nous n’attendons rien des gouvernements en place ni des beaux mots, verts et inclusifs, des entreprises extractivistes. Nous ne comptons dorénavant que sur nos propres moyens.
DENSIFIER UN RÉSEAU DE RÉSISTANCE
L’idée des Soulèvements du Fleuve vise à densifier les différentes initiatives de résistance qui parcourent les territoires. Si notre initiative part du monde colonial, nous avons comme objectif d’en dépasser les frontière et les fractures. Notre hypothèse est donc de construire un réseau de luttes locales tout en impulsant un mouvement de rébellions contre les architectes de la fin du monde. Nous appelons ici et maintenant à établir un véritable rapport de force en vue d’arracher la terre au ravage industriel et marchand. À entamer une véritable révolution écologique. Les Soulèvements du Fleuve, ne sont donc ni organisation ni un groupe particulier, mais la composition d’une résistance à l’économie de la mort.
REPRENDRE DU TERRAIN
Il est aujourd’hui nécessaire de reprendre l’offensive. De gagner du terrain à la fois symboliquement et matériellement. C’est à dire, d’une part, de contrer les discours dominants sur l’économie la croissance économique et son monde. Se rencontrer, discuter, travailler les imaginaires, inventer d’autres possibles. Mettre de l’avant d’autres discours que celui de notre extinction assurée. Ce mouvement doit, d’autre part, être aussi celui d’une offensive matérielle. Partout où des territoires sont menacées, nous appelons à ce que tous les efforts soient faits pour les défendre afin qu’ils soient restitués aux communautés concernées, habités de nouvelles pratiques écologiques, occupés d’usages collectifs, ou simplement laissés vagues. Nous défendons à la fois la possibilité que des espaces puissent demeurer improductifs, que tout ne soit pas réduit à sa valeur, son travail, son rendement, que des choses puissent exister, tels quels. Mais aussi l’invention de nouveaux usages, de nouveaux rapports au monde, de nouvelles manières de se lier aux territoires et aux communautés qui les habitent.