LES SOULÈVEMENTS DU FLEUVE
RÉPERTOIRE DES LUTTES
Méga-usines, mines de toutes sortes, agrandissements industrialo-portuaires, infrastructures énergétiques… Le nombre de nouveaux projets industriels et extractifs explosent partout sur les territoires. Les exploitants continuent leur entreprise d’accaparement des terres pour leurs propres profits, mais cette fois au nom de la transition énergétique et de l’urgence climatique. Face à eux, des collectifs citoyens et militants se mobilisent et se soulèvent pour défendre leur milieu et leur vie. Cette carte des luttes locales sert d’outil de mobilisation afin d’inciter celles et ceux qui veulent s’engager à rejoindre ces collectifs.
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Attention, toutes ces luttes ne font pas partie des Soulèvements du fleuve, mais nous trouvons essentiel leurs efforts de résistance et désirons vous inviter à les rejoindre et les soutenir du mieux possible!
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Tu veux qu’on retire ta lutte de la carte? écrit à Soulevementdufleuve@proton.org
COMMENT T'ORGANISER
Le texte suivant s’adresse à celleux d’entre nous qui débutent ou souhaitent se mobiliser, mais qui ne savent pas comment s’y prendre, ou par où commencer. Nous concentrons ici notre attention sur la formation de Comités de mobilisation. Nous y voyons là une des clés de l’organisation locale et une des composantes essentielles pour la force d’un mouvement. Nous espérons que ce texte en éclairera certain‧e‧s et en inspirera d’autres, à leur tour, à partager leurs intuitions et leurs expériences.
Pourquoi un comité ?
Le comité n’est pas la fin de la politique telle que nous la comprenons, mais plutôt son point de départ. C’est à partir de lui que nous nous organisons et par ses actions que nous nous inscrivons dans un mouvement transformateur plus large. Nous utilisons ici le terme comité de mobilisation, mais la manière dont nous l’appelons importe peu. Il est plutôt question de n’importe quel groupe se donnant des objectifs politiques d'émancipation contestataires. Un comité permet de créer une communauté de lutte qui dure dans le temps. C'est aussi un lieu de développement, de partage et de mise en commun des savoirs-faire. L'organisation en comité permet de se répartir les tâches selon les envies et les forces de chacun.e.s, sans perdre en cohérence. Rédiger des tracts, dessiner des affiches, faire des recherches de fond, constituer un argumentaire, afficher dans la rue, faire du repérage, planifier des actions, interagir avec les médias… C'est la mise en commun qui nous rend plus efficace et la solidarité qui nous rend plus forts. En adoptant une forme similaire à d'autres groupes, on rend aussi plus facile la communication et la circulation entre les lieux. C'est en donnant une lisibilité et une intelligibilité à nos espaces politiques qu'on parvient à se comprendre. La coordination entre les comités ou le partage d'objectifs similaires contribue au déploiement de campagnes d'envergure et à la syncronisation d'actions qui auront ainsi plus de résonnance.
Former un comité
S'organiser est d'abord une question de monde. Il ne s'agit pas nécessairement d'être des masses, mais surtout de trouver les bonnes personnes. Vous verrez, elles ne sont pas si difficiles à trouver, nous sommes nombreux‧ses à n'attendre qu'un signe, une étincelle, pour que tout s'enflamme. Les camarades de votre comité peuvent faire partie de votre famille, de votre quartier, de votre bloc, etc. En fait, vous n'avez même pas besoin d'être ami‧e‧s ! Faites du bouche-à-oreille, parlez de votre projet autour de vous, faites des annonces sur des groupes susceptibles de résonner avec votre message, ou collez des affiches dans votre quartier. À partir de là, il suffit de donner une forme, une consistance à ce que vous voulez créer ensemble. Les questions suivantes offrent des pistes pour réfléchir à la formation d'un comité de mobilisation. Nous suggérons de ne pas s'y limiter et d'y revenir aussi souvent que nécessaire :
- - Quel est le nom de notre comité ? En fait, veut-on un nom ? Préférons-nous être complètement invisibles ? Sommes-nous simplement un Comité de mobilisation ?
- - À quelle fréquence veut-on se rencontrer ? (une fois pas semaine ? par mois ? plus ? moins ?)
- - Combien voulons-nous être ? Quelles sont les différentes manières d'intégrer le groupe ? Parlons-nous de ce qui se dit ici à l'extérieur de notre groupe ?
- - Quelle(s) lutte(s) nous intéresse(nt) ? Quelles priorités veut-on se donner ?
- - Quels genres d'actions nous intéressent ? Quelles sont nos expériences ?
- - Quelles sont les capacités dont nous disposons déjà dans le groupe ? (des compétences en graphisme, une grande cuisine, un accès à l'imprimante de notre asso étudiante, un burner phone, une expertise en sécurité informatique...?)
- - Quels sont nos objectifs à court, moyen et long terme ? Dans un mois ? Dans six mois ? Dans un an ?
- - Comment désire-t-on communiquer entre nous ? (en personne seulement, dans un groupe Signal, à travers une liste courriel...)
- - Comment prévoyons-nous prendre soin les un‧e‧s des autres ? Comment veut-on décider ? Se dire les choses ? Et s'assurer que tout le monde soit entendu ?
À partir de là, reste plus qu'à se mettre en action.
Qu'est-ce que ça fait un comité ?
Trouver une lutte :Pour trouver une lutte, quelques recherches s'imposent. Certain‧e‧s d'entre vous connaissent peut-être déjà des personnes ou des comités engagés dans des luttes en cours ? Peut-être connaissez-vous des lieux clés ayant un historique de lutte, ou ayant le potentiel de consituer un nouvel objet de lutte ? Peut-être que sur votre lieu de travail, d'étude ou dans votre quartier, quelque chose de particulièrement révoltant mérite que l'on se mette en action ? Êtes vous en mesure d'identifier des figures, des instances, des cibles auxquelles vous attaquer ? Quels antagonismes existent, quels sont ceux qui pourraient être révélés ?
Mobiliser sa communauté : Pour mener à bien une lutte, il importe de formuler un argumentaire qui pourra être communiqué à l'extérieur de votre groupe, sous forme de tract ou de zine par exemple, ou encore dans des discussions que vous engagez autour de vous. Faire dialoguer sa lutte avec d'autres projets ou luttes en cours, aller à la rencontre de groupes communautaires et d'associations étudiantes sont de bons points de départ pour élargir votre base. Organiser une soirée pour présenter la lutte peut aussi s'avérer pertinent pour en informer votre communauté et proposer un plan d'action. Redécorrer les murs de votre coin avec vos collants et organiser des soirées d'affichage est aussi un beau moyen de mobiliser et de renforcer les liens du groupe.
Le comité n'a pas nécessairement besoin de se focaliser sur une lutte en particulier ou sur une campagne qui doit mener à une action précise. Il peut être intéressant d'organiser des dicussions, des conférences, ou des ateliers sur différents sujets : inviter un‧e auteur‧e à présenter son livre sur l'histoire d'un mouvement, organiser une formation de sécurité informatique ou une discussion sur le vol à l'étalage, etc. De plus, les voyages renforcent les équipes et le sentiment d'être partie prenante d'un mouvement plus grand. Aller à quelques un‧e‧s dans la ville d'à côté pour une discussion ou organiser un bus pour une manif aide à garder un comité actif! Attention par contre à ne pas trop vous essoufler !
Faire des actions
Quels lieux voulez vous cibler ? Un lieu symbolique ? Le rouage d'une industrie extractive? Une entreprise qui empoisonne votre milieu de vie ? Les chaînes logistiques ont plusieurs points faibles : routes, mines, sites d'enfouissement et autres. Il s'agit de choisir votre point d'attaque, mais aussi de bien le connaître. Comment rentre-t-on dans le lieu ? Quelles sont les sorties les plus faciles ? Votre sortie peut-elle être compromise ? Quelle est la grandeur du site ? Est-ce que celui-ci se prête réellement à votre action ? De par la nature du lieu, avez-vous besoin de matériel ? En amont, préparez votre matériel, définissez des rôles pour chacun‧e, soyez prêt‧e‧s pour toute opportunité et imaginez différents scénario. Que faire si la police arrive plus rapidement que prévu, par exemple ? Comment se regrouper, ou au contraire se disperser ? Plus vous aurez pensé à votre action, plus le groupe aura confiance en sa capacité d'agir. Toujours en amont, préparez vos argumentaires si vous prévoyez rendre votre action publique, écrivez un communiqué de presse et soyez prêt‧e‧s à prendre position rapidement. Il peut être intéressant d'avoir préparé une liste de médias auxquels envoyer votre communiqué, ou même un groupe Signal, une page Instagram, etc. Multiplier les canaux : presse écrite, articles en ligne, réseaux, radios. Ne sous-estimez pas les médias locaux, ils sont susceptibles de porter votre messages aux personnes concernées par les impacts directs de votre lutte. Avant de passer à l'action, soyez conscient‧e‧s des risques juridiques et tenez-vous prêt‧e‧s à réagir. Informez-vous sur les enjeux juridiques potentiels de vos actions, faites des recherches, posez des questions. Les détails logistiques sont tout aussi importants ! À quelle heure vous retrouvez-vous ? Est-ce que les participant‧e‧s doivent amener quelque chose en particulier ? Où est le point de rendez-vous ? Pour permettre à un maximum de personne de participer, il pourrait être intéressant de mettre en place du covoiturage. Toutes ces informations doivent être communiquées à l'avance, via Signal ou d'autres moyens de communication sécuritaires.